“Les vers arénicoles sont les vers qui laissent des traces sur les plages de la côte atlantique. C’est un vers très ancien, qui a plus de 450 millions d’années. Je me suis intéressé à ce vers pour savoir comment il respire à la fois dans l’air et dans l’eau”, explique Franck Zal, fondateur de Hemarina.
Les vers arénicoles colonisent les milieux dits “extrêmes”. En étudiant le sang de cet animal, ce chercheur breton a découvert qu’il possédait l’ancêtre des globules rouges humains. Une molécule qui est, par ailleurs, 250 fois plus petite que les globules rouges du sang humain. “Cette protéine extra-cellulaire a la capacité de lier 40 fois plus d’oxygène que nos hémoglobines à nous. En effet, le vers arénicole ne respire que durant la marée haute. Il est donc le champion du monde d’apnée, car il cesse de respirer pendant six heures.”
À Nantes, un grand brûlé soigné grâce à Hemarina
L’hémoglobine de ce vers marin a ainsi été utilisée pour concevoir la solution médicale d’Hemarina. “Ce qui est intéressant, c’est que ce vers n’a pas de typage de sang. C’est donc un donneur de sang universel. On a ainsi pu développer différentes applications à partir de cette molécule. Au moment d’une transplantation, par exemple, elle permet de préserver la greffe d’organe beaucoup plus longtemps qu’aujourd’hui. On réalise aussi des pansements cicatrisants, qui augmentent les vitesses de cicatrisation grâce à l’apport d’oxygène dans la plaie. On crée aussi des produits dans le domaine dentaire, qui permettent de cicatriser des problèmes parodontaux.”
À l’été 2023, un patient brûlé à 83% a été pris en charge par le CHU de Nantes grâce à un pansement développé par Hemarina. Selon le chef de service en chirurgie plastique Pierre Perrot, les effets ont été spectaculaires. Le patient a pu être transféré dans un centre de rééducation après 3 mois d’hospitalisation.