Angoisses, idées tristes, sentiment de vide… Qui n’a jamais connu ces passages difficiles que la vie nous amène au détour d’un événement soudain ou de l’accumulation d’épreuves ? Cette question, Gwenaëlle Persiaux la pose dans son dernier livre « Traverser la perte de sens », publié aux éditions Eyrolles.
« Mettre du sens sur nos difficultés, en particulier sur le sentiment de vide, peut tout changer à notre trajectoire et nous donner un nouvel élan. Nous pourrons rencontrer l’espoir et retrouver le désir d’agir », explique la psychologue.
AirZen Radio. Qu’est-ce que la perte de sens ?
Gwenaëlle Persiaux. La perte de sens, pour moi, c’est ce moment où on est déséquilibré à un point tellement important qu’on bascule à un endroit très douloureux. Souvent, c’est le sentiment de vide. Mais ça peut aussi être de grandes angoisses ou la perte de l’envie de vivre.
Quelle est la fonction de la dépression ?
G.P. La dépression a une fonction existentielle. C’est-à-dire que lorsqu’on tombe en dépression, comme on dit, il y a vraiment l’idée qu’il y a quelque chose à accueillir. Que la vie a quelque chose à nous enseigner. J’ai observé que la fonction est d’arrêter les gens pour qu’ils se posent et puissent poser leur regard vers l’intérieur. Dans notre société, on a de moins en moins ces temps-là d’introspection pour savoir ce qu’on a réellement envie de faire.
Vous dites que la première étape sur le chemin de la libération, c’est la curiosité…
G.P. Oui, c’est la première étape envers soi-même, envers ses émotions. Je crois que c’est une première marche à franchir pour ensuite traverser. Je tiens vraiment à ce mot, c’est l’idée d’entrer en contact avec ce qui est douloureux. Ce qui est l’inverse de ce qu’on voudrait faire. Et pourtant, c’est dans ce contact avec l’émotion profonde qu’on peut accueillir la libération.