Recréer du lien social où il se perd, dans l’entreprise, où on se croise parfois sans se connaître, c’est le fondement, le cœur, l’ADN de Ciel mon radis ! Ce sentiment, Romain Balmary et Charles de la Boulaye, le connaissent bien. Après une enfance à la campagne, ils débarquent dans le quartier de la Défense à Paris pour leur stage et se sentent pour le moins dépaysés. C’est alors qu’ils ont l’idée de Ciel mon radis !
“Une entreprise s’appelle aussi une société”, explique Romain Balmary. “On essaie de faire société justement, et ça passe par le jardin, par la vie collective et par le lien social que ça crée. Avoir plaisir à être sur son lieu de travail, c’est aussi comme ça qu’on travaille mieux. On a envie de s’engager dans son entreprise. C’est un lieu formidable de socialisation. On veut que ceux qui ont la chance d’avoir un travail puissent avoir aussi la chance de vivre à fond cette expérience.”
Améliorer l’environnement de travail
Les deux fondateurs plantent tomates, aubergines, citrouilles, courgettes, carottes, avec les salariés, à travers des animations de ”thym building”, en Ile-de-France, pour que les collaborateurs puissent se retrouver autour du jardin. “Être entouré d’une abondance de plantes, d’une nature luxuriante, cela permet aussi d’améliorer l’environnement de travail. Les plantes délient les langues et ravivent les souvenirs d’enfance. Cela permet de parler de soi et, du coup, de développer une relation d’affect avec ses collègues”.
Le duo peut accueillir aussi bien les salariés qui souhaitent venir qu’intervenir pour des projets précis : intégrer de nouveaux collaborateurs, célébrer la création d’une nouvelle équipe…
Dans les ateliers, il y a tous les profils, depuis ceux qui n’ont jamais touché un râteau, mais qui ont envie d’apprendre, jusqu’aux experts qui ont déjà développé de magnifiques jardins en permaculture. Tous vont s’ouvrir peu à peu au fil des animations. “On leur demande ce qu’ils ont envie de cultiver, tout part de cette envie”.
Les conseils sont assez simples, même si vous êtes du genre à laisser mourir les cactus, vous devriez vous en sortir. Ce sont justement des techniques de permaculture qui sont privilégiées. “Cela consiste à imiter la nature, qui abrite plein de variétés qui cohabitent parce qu’elles s’entraident, poussent mieux ensemble, comme le poireau et la carotte qui repoussent mutuellement la mouche nuisible de l’autre, comme la tomate et le basilic aussi, qui se protègent”.
Des îlots de fraîcheur et de biodiversité en ville
Romain Balmary et Charles de la Boulaye guident les collaborateurs qu’ils accompagnent mais le but est qu’ils s’approprient ce potager, même si les pros repassent régulièrement pour s’assurer qu’il reste bien entretenu car “plus il est beau, et plus on aura envie d’y venir”.
Cela embellit la ville, permet de créer des petites bulles de fraîcheur, d’accueillir des insectes, des coccinelles, des insectes, des abeilles, qui viennent se réfugier dans les jardins. “On a même eu un renard, et un couple de canards. On entretient plein d’ilots de petites vies à travers la ville.”
Ciel mon radis ! a plein de projets. Comme construire des fours à pain, lieu fondateur dans les villages. “C’est là qu’on se rencontrait, qu’on discutait, qu’on parlait de la vie du village. On veut reproduire tout cela dans nos potagers.” Des projets de houblonnières également, pour créer la bière de l’entreprise brassée avec les équipes. Mais aussi de fabrication de tisanes.
“On va cultiver de la menthe, de la verveine, de la camomille, qu’on va faire sécher grâce à des séchoirs construits au sein même des entreprises, pour pouvoir ensuite réaliser des tisanes à consommer entre collègues au bureau.”