Si la part de marché du vélo classique est en net recul, c’est tout l’inverse pour celle de l’électrique qui ne cesse de grimper. Et pour cause, avec un vélo musculaire, on estime qu’une personne va se déplacer dans un périmètre de 5 à 6 km en moyenne autour de son domicile pour se rendre au travail. Avec un vélo électrique, les distances s’étendent à 10, voire 15 km, soit quelque 30 à 40 minutes de transport, sans efforts.
L’électrique, petite révolution dans le monde de l’écomobilité, permet aux sportifs, mais surtout à ceux qui ne le sont pas, qui ont peur d’une côte un peu raide sur leur trajet ou qui n’ont pas de douche ou de vestiaire à l’arrivée, de prendre plus facilement le vélo pour se rendre au travail.
Bee.Cycle l’a bien compris et a été l’une des premières sociétés à s’engouffrer dans l’aventure du leasing de vélos en entreprise en France. C’était en 2019. “C’était quelque chose qui me parlait, qui existait et était déjà assez développé chez nos voisins, en Allemagne, en Belgique, aux Pays-Bas, en Angleterre”, raconte Jean-Christophe Melaye, président de la société Bee.Cycle. Sans compter sur l’arrivée du plan vélo 2019 et, avec lui, des mesures d’incitations gouvernementales, lesquelles ont changé la donne pour les récalcitrants.
Un programme à la carte
Avec le leasing, chaque entreprise va chercher à résoudre des problématiques qui lui sont personnelles. Certaines équipent leurs collaborateurs de vélo lorsque le stationnement manque à proximité, parce que le secteur est mal desservi par les transports en commun ou encore parce que le parking est trop petit et qu’il faut limiter le nombre de véhicules. D’autres souhaitent avant tout inciter leurs collaborateurs à bouger plus ou les alléger du stress des embouteillages avant même la journée commencée. D’autres encore s’engagent pour un meilleur bilan carbone ou cherchent à attirer de jeunes talents très sensibles aux questions environnementales.
“Notre philosophie est de dire qu’on ne va pas révolutionner le monde, mais que l’on va y aller petit à petit, même en commençant avec un seul vélo, explique Jean-Christophe Melaye. Un seul collaborateur peut avoir négocié une contribution vélo dans son contrat de travail. Cela nous permet d’entrer dans l’entreprise, de montrer que ça marche et que ça ne coûte pas très cher. Et ensuite, peut-être que l’on aura l’opportunité d’en signer d’autres.”
Une acquisition plus accessible
Pour Bee.Cycle, les entreprises sont la clé. Leur engagement change tout en matière de prix d’acquisition d’équipement. “Les collaborateurs n’ont pas forcément les moyens. Et on ne raisonne pas de la même manière si l’on doit débourser 2000 euros d’un coup ou sortir 20 euros par mois.”
Outre le vélo en lui-même, Bee.Cycle propose un catalogue quasiment illimité de services, car la société s’appuie sur des prestataires. Ainsi, l’entreprise qui souhaite sauter le pas peut demander une formation, de tester des vélos, des stages de remise en selle, des entraînements sur simulateurs, des installations de parkings à vélo, d’arceaux, de locaux spécifiques liés à l’utilisation des bicyclettes. “On peut faire du sur mesure, ce n’est qu’une question de volonté.”
Une volonté gouvernementale, métropolitaine, municipale également. “Si on veut inciter un collaborateur à prendre son vélo, il faut qu’il y ait des infrastructures. C’est là où on a aussi besoin du gouvernement et des villes pour qu’elles continuent à équiper les communes, que ce soit d’infrastructures de sécurité aussi bien que d’infrastructures routières.” La sécurité des déplacements et la présence d’équipements cyclables dignes de ce nom restent les leviers principaux pour se lancer.
Le meilleur exemple en la matière reste encore les Pays-Bas, qui ont réalisé un net virage dans les années 1980, soutenus par une puissante volonté politique pour sortir du “tout voiture”, au moment de la crise pétrolière. Pari qui, on ne peut plus en douter aujourd’hui, a porté ses fruits.
Sortir de son conditionnement
“Une fois qu’on a goûté au vélo en ville, on ne fait pas marche arrière, s’enthousiasme Jean-Christophe Melaye. On maîtrise son temps, on sait où se garer. Aujourd’hui, 50% des distances de 1 km se font en voiture. En 2022, ce sont 800 000 vélos en leasing qui circulaient en Allemagne, contre 12 000 en France à la même période. Donc on est encore au début. On a été biberonné à la voiture, c’est culturel. Ça va être long, mais on va y arriver !”
Autre avantage avec le vélo de fonction, c’est que, contrairement à la voiture du même nom, il n’y a pas de calculs d’avantages en nature. On peut donc l’utiliser pour emmener nos enfants à l’école, faire nos courses ou partir en week-end et en vacances, en avoir une utilisation personnelle donc. On peut s’équiper d’un VTT ou d’un long tail, d’un cargo ou d’un long john, tout dépend si l’entreprise laisse le choix ou non aux collaborateurs du type de vélo qu’il pourra acquérir. Un bon plan. En passant par l’entreprise, laquelle est incitée par le gouvernement via une récupération fiscale, la répartition entre ce que paye l’employeur, l’État et le collaborateur permet de s’équiper dans la limite de 30 euros par mois maximum, réparations et entretien compris. Plus aucune raison de ne pas se rendre au travail à vélo !