Le démon de l’éloignement tenaillait Bathilde depuis son enfance. Sinon, comment expliquer qu’elle aille faire ses études de sciences politiques en… Afrique du Sud.
Le départ en Chine, quelques années plus tard, et alors qu’elle travaillait dans le tourisme à Paris, s’explique lui de manière plus prosaïque : l’amour, qui, en l’occurrence, offre le moyen de satisfaire son goût de l’ailleurs.
Au bout du compte, c’est une jeune fille qui a quitté la France à l’âge de 19 ans. Et c’est une femme mariée avec enfants qui, aujourd’hui, amorce un rapproché avec son Sud-Ouest natal. Bathilde a passé quinze ans en Chine, y a travaillé les deux tiers du temps et y a exercé des métiers divers : employée à la chambre de commerce française, vendeuse de fleurs, et enfin formatrice en entreprise.
Peu à peu, les différences de culture, de mentalité entre l’Asie et l’Europe l’ont rattrapée. Mais revenir en France était à ses yeux prématuré. Elle a donc choisi une étape de transition qui dure maintenant depuis cinq ans : Barcelone. Pour redevenir Européenne avant, un jour peut-être, de revenir en France ? Pour l’instant ce retour n’a rien d’évident.