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Au cœur de la plus grande maison d’édition en braille de France

Le Centre de Transcription et d’Édition en Braille (CTEB) est basé à Toulouse. Tenu par une association, il édite chaque année une centaine d’ouvrages en braille pour les personnes aveugles et malvoyantes.
Une enfant malvoyante lit un ouvrage en braille.
© WavebreakMediaMicro / Adobe Stock
Journaliste

« Je vous souhaite la bienvenue chez nous », sourit Adeline Coursant. Elle est la directrice du Centre de Transcription et d’Édition en Braille (CTEB). Un établissement quasi unique en son genre, basé à Toulouse, à quelques pas du centre-ville. C’est ici que sont éditées chaque année des centaines de livres en braille pour les personnes aveugles et malvoyantes.

Le braille est une technique d’édition et d’impression qui a hérité son nom de Louis Braille. Un Français qui avait perdu la vue suite à un accident au XIXe siècle. Il s’agit d’un système d’écriture tactile à points saillants.

La visite d’un lieu emblématique

S’il existe des associations de transcription de livres en braille, le CTEB est la plus importante. Ici, on édite des livres, des magazines institutionnels ou encore des relevés bancaires pour les personnes aveugles. Quelque 8000 relevés de compte sont envoyés tous les mois à des particuliers.

En entrant dans les bureaux, l’œil est immédiatement attiré par une grande affiche de la saga Harry Potter. « Et oui, cela nous tenait à cœur d’éditer les livres du jeune sorcier. Pour un tome d’”Harry Potter”, il faut compter un peu moins d’une vingtaine de volumes en braille pour une hauteur de 60 centimètres. C’est conséquent », reconnaît Adeline Coursant.

Olivier Montégut / AirZen Radio

Le CTEB a l’une des plus grosses capacités d’impression de littérature en braille. Il fournit des ouvrages à de nombreuses médiathèques en France mais aussi en Belgique, en Suisse ou au Canada. L’association bénéficie d’une exemption de payer les droits d’auteurs. Elle peut donc récupérer les fichiers textes auprès de la Bibliothèque nationale de France et procéder à la transcription.

Une fois le travail effectué, les livres sont envoyés à l’impression, dans la salle des « embosseuses ». Ces machines n’impriment pas de l’encre sur le papier mais marquent des points en relief. On relie et façonne les livres pour finir.

Des livres à prix unique  

Mais alors, comment choisit-on ? « Nous avons un comité de lecture qui se tient tous les mois et nous choisissons de transcrire ce qui nous plaît le plus, de la littérature classique aux documentaires d’actualité en passant par les livres jeunesse. En moyenne, un nouveau titre est tiré à une dizaine d’exemplaires », explique la directrice du CTEB.

Pour la production d’un livre, il faut compter entre 500 et 700 euros de main d’œuvre. Jusqu’alors, les livres étaient commercialisés entre 70 et 100 euros. « Un vrai budget qui rend le livre en braille peu accessible. C’est une double peine pour les personnes en situation de handicap », regrette Adeline Coursant.

Raison pour laquelle, l’association a décidé, en janvier 2023, de prendre sur ses fonds propres pour passer les livres en braille au « prix unique ». À savoir, le même prix que pour les livres en français classiques et vendus en librairie.

Pour l’instant, le CTEB n’a pas reçu d’aides de l’État pour faire face à la hausse des demandes. « Depuis l’annonce, nous recevons des appels tous les jours. La rentrée de janvier a été aussi intense qu’une veille de Noël », se réjouit néanmoins la directrice du CTEB.

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