Artisanat : dans le Morvan, il fabrique encore des sabots en bois 

À Gouloux, dans la Nièvre, une saboterie fait parler d’elle depuis 1946. De père en fils, cette famille se transmet le savoir autour du bois de bouleau, matériau indispensable à la fabrication des sabots de bois.

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La Saboterie Marchand, une histoire de famille

La Saboterie Marchand, une histoire de famille

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Les sabots de bois : pourquoi n’en portons-nous plus ?

Les sabots de bois : pourquoi n’en portons-nous plus ?

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Visite guidée dans le Morvan : la Saboterie Marchand

Visite guidée dans le Morvan : la Saboterie Marchand

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Près de la boutique, un sabot géant, haut de 1 mètre et large de 3. C’est avec cette prouesse faite de bois de bouleau que le père de Pierre est entré dans le Guinness des records. Mais Pierre tient aussi sa passion de son grand-père, Camille, fondateur de la fabrique en 1946.  

Des sabots en bois de bouleau local

Olivier Montégut / AirZen Radio

C’est à Gouloux, au cœur du Morvan bourguignon, que se situe la Saboterie Marchand. Dans la petite échoppe, sont fabriquées avec des machines du début du XXe siècle des dizaines de paires de sabots. Autrefois, à l’heure de gloire de ces chaussures soigneusement poncées, il s’en produisait des milliers dans toute la France.  

La visite, assurée par le patron des lieux – jeune entrepreneur de 37 ans –, dure une heure. Elle est aussi intéressante que pratique puisque Pierre fabrique, étape par étape et devant les yeux curieux, une paire complète de sabots. Il utilise d’abord une lame pour découper les buches puis un copieur qui lime les bouts de bois selon un modèle bien précis. Puis une machine les creuse, guidée par une chorégraphie du bassin. “J’appelle ça le twist du sabotier”, plaisante Pierre.  

Des millions de pièces pour Noël

“Et puis, c’est là que la partie sportive démarre”, ajoute-t-il en amenant son public dans un autre atelier où le façonnage des chaussures se fait à la main. On racle le fond, la zone des orteils, puis le talon. On décore et puis ça part au séchage. Il faut 5 mois à l’air libre pour que le bois – coupé très humide dans des forêts locales éco-gérées – sèche complètement.  

Si l’entreprise a aujourd’hui perdu ses lettres de noblesse dans la production de sabots, elle a su se réinventer : une boutique, des souvenirs, des visites guidées, un grand musée en cours de préparation… Et un savoir-faire de niche. Le père de Pierre, Alain, s’est en effet lancé dans la fabrication de buchettes de bois qui tiennent les sapins de Noël. La petite fabrique de sabots s’est ainsi transformée en une usine employant une quarantaine d’ébénistes. Chaque année, pour les fêtes, des millions de pièces du Morvan sont vendues en France et en Europe, faisait de l’entreprise Marchand une leader du marché.  

Ce contenu audio a été diffusé le 17 juillet 2024 sur AirZen Radio. Maintenant disponible en podcast sur airzen.fr, notre application et toutes les plateformes de streaming.

Par Olivier MONTEGUT

Rédacteur en chef adjoint

Agence de communication Perpignan