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Art végétal : à la découverte des chlorographies de Michel Morelli

L'artiste auteur, installé près d’Aix-en-Provence, s’est initié il y a plus de sept ans à ce système d’impression photo qui nécessite des feuilles d’arbres, du soleil et de la patience.
Michel Morelli a dans ses mains une chlorographie
© Photo Michel Morelli
Journaliste

Lorsqu’on parcourt la page Instagram de Michel Morelli, on a la surprise de découvrir des portraits, des visages sur des feuilles d’arbres. Ce passionné de photographie, qui habite près d’Aix-en-Provence, s’est intéressé à un système d’impression photographique plutôt original et rare : le chlorotype. Il a l’a découvert lors de ses études à la fac d’Aix.

Une chlorographie
Michel Morelli

« Ça m’a fasciné, j’ai trouvé ça magique. Et puis, j’ai toujours été attiré par tout ce qui est transfert d’image, explique-t-il. J’ai commencé sur le bois et, il y a sept ans, je me suis lancé sur les chlorotypes. La chlorophylle est photosensible donc, lorsqu’on cueille une feuille en l’exposant avec un négatif par-dessus à la lumière du soleil, la chlorophylle va se détériorer à certains endroits. »

Plus précisément, Michel Morelli imprime sa photo en noir et blanc sur un transparent qu’il appose sur les feuilles d’arbres. Le tout est encadré. Le temps de l’impression dépend du soleil et de la période de l’année : il peut aller de quelques heures à 4-5 jours. Ses supports végétaux viennent de sa région : des feuilles de mûrier, de platane, de figuier, de lierre vert. En aucun cas Michel Morelli utilise des feuilles mortes, car il faut qu’elles soient chargées en chlorophylle pour que ça fonctionne.  

La chlorographie, une technique de fixation

Par ailleurs, le chlorotype étant un procédé éphémère, le photographe a travaillé sur un moyen de faire perdurer ses créations. Il s’est alors renseigné auprès de pharmaciens, fleuristes, des agriculteurs bio pour obtenir des conseils. Michel a pu mettre au point une technique de fixation au bout de quelques mois, qui s’appelle la chlorographie.

Celle-ci implique trois étapes. « Une fois que le chlorotype est là, il faut d’abord éliminer les bactéries sur la feuille lors d’un premier bain avec des produits naturels. Le deuxième bain, lui, sert à enlever l’oxygène retenu dans la feuille. Et le troisième bain permet la fixation de l’impression. » Pour le moment, l’artiste n’a pas encore la durée de vie ces chlorographies. Mais la plus ancienne date de sept ans. Il faut les mettre à l’abri des UV pour éviter qu’elles se dégradent.

L’art végétal pour sensibiliser

Le résultat final est en noir et blanc, voire sépia. Et c’est toute une poésie qui s’opère tout au long de ce long processus, qui inspire Michel. “Nous faisons partie d’un tout. Nous sommes des homos sapiens qui vivons sur cette planète Terre magnifique. Malheureusement, on n’arrête pas de la détruire sans arrêt et j’espère que ça ouvre les yeux qu’une chose aussi fragile puisse nous émouvoir”, dit-il.

Michel Morelli a déjà exposé parc de La Villette à Paris, à l’écomusée de Gardanne, au Ciam, le Centre International des Arts en Mouvement Aix-en-Provence ou encore à Boston, aux États-Unis, à l’Art Complex Museum. Il prépare une prochaine exposition.

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