Virginie Seghers est la cofondatrice et la présidente de Prophil, un centre de recherche et cabinet de conseil. Il accompagne des entrepreneurs engagés pour le bien commun, à travers, notamment, la création de fondations actionnaires. Cette pratique, largement répandue dans les pays anglo-saxons et dunNord, est encore peu connue en France.
Prophil a accompagné une quinzaine d’entreprises. Cela ne paraît pas grand-chose, mais le mouvement s’accélère. Le cabinet a d’ailleurs créé une communauté DE FACTO (Dynamique européenne en faveur des fondations actionnaires), qui regroupe 17 entreprises comme Bioderma ou encore le site d’information Mediapart. L’idée est d’échanger les bonnes pratiques et de faire connaître ce modèle, qui représente par ailleurs un enjeu de patriotisme économique puisque de nombreuses entreprises françaises meurent avec leurs dirigeants.
Que font les fondations actionnaires ?
Une fondation actionnaire est un modèle de propriété, de gouvernance et de transmission qui est propriétaire de la totalité ou d’une partie des titres d’une entreprise, souvent familiale. Il faut pour cela que les dirigeants et leur famille aient souhaité transmettre et se déposséder au profit d’une fondation avec un projet philanthropique et utile pour le bien commun.
Ces fondations actionnaires auront deux missions : sa mission classique, philanthropique, et sa mission économique. Les deux sont liées car plus l’entreprise réalisera des bénéfices, plus la fondation disposera de moyens pour agir.
Exemple de fondation actionnaire, celle créée par Charles Kloboukoff, le président de Léa Nature, aidé dans sa démarche par Prophil.