Un grand prédateur ou superprédateur est un animal qui, une fois à l’âge adulte, est au-dessus de la chaîne alimentaire. Il n’est alors la proie d’aucune espèce. Ce privilège lui vaut également une réputation parfois erronée. Méchant, dangereux, tueur… Les clichés ont la peau dure concernant ces animaux. C’est le cas des trois grands prédateurs qui peuplent le territoire français : le loup, le lynx et l’ours.
Le trio a à un moment disparu de nos terres, pour cause de chasse, déboisement ou diminution de leur espace naturel. Depuis peu, ils sont revenus, d’eux-mêmes ou par réintroduction, et sont désormais classés au rang d’espèces protégées.
Un mot clé : la cohabitation
FERUS est une association qui milite depuis 20 ans pour leur protection et, surtout, pour une cohabitation positive. Si ces trois animaux ont un jour disparu du territoire, “c’est principalement pour cause de persécution, de chasse et de braconnage”, explique Lune Vuillemin, chargée de communication au sein de l’association.
Le lynx et l’ours ont alors été réintroduits. Le loup, lui, est revenu seul des alpes italiennes. “Aujourd’hui, la population de lynx est estimée à 120 individus, principalement dans le massif du Jura. Pour les ours, […] c’est 83 individus dans les Pyrénées. Et les derniers chiffres estiment la population de loups à environ 1000 individus. Principalement dasn le massif alpin”, affirme-t-elle.
Afin d’accroître leur présence, l’association effectue de nombreuses missions d’échange et de communication. Notamment avec le milieu pastoral, victime des tueries du loup sur leurs animaux. “Un de nos programmes phares s’appelle Pastoraloup […], c’est un soutien aux éleveurs en zone à loup, qu’on apporte grâce à des supers bénévoles.” Ces derniers se forment pour mieux comprendre le métier d’éleveur et partir ensuite en “mission de surveillance des troupeaux”. Leur présence, couplée à des chiens de protection et des barrières, permet d’éloigner naturellement le loup des brebis ou moutons.
Cette mission, comme toutes celles effectuées par FERUS, a pour objectif de rétablir la communication et d’apprendre à cohabiter avec ces animaux. “Les grands prédateurs ont un rôle crucial à jouer dans l’équilibre de la biodiversité”, conclut Lune Vuillemin.
