« La base, c’est d’assurer aux agriculteurs bio de nouvelles ressources économiques », plaide Suzanne Gorge. À travers sa note d’analyse pour Terra Nova, elle émet une vingtaine de propositions. Ainsi, elle vante l’utilisation d’applications de géolocalisation de producteurs bio. L’idée est de mettre en lien consommateur et producteur.
« On peut envisager aussi d’autres sources de revenus » pour les agriculteurs bio. Ainsi, ils pourraient accueillir sur leur terre des panneaux photovoltaïques ou de l’écotourisme. Ces revenus complémentaires pourraient aussi venir d’une rétribution pour « service écologique rendu ».
« Quand on a des objectifs de 18 % de bio parmi les surfaces agricoles utiles, il faut aussi 8 % de bio dans les assiettes », insiste-t-elle. Elle espère qu’une « campagne de marketing social » se mettra en place suite aux annonces du ministère de l’Agriculture, pour rappeler les avantages du bio.
Ambassadeur de la bio
Parmi sa vingtaine de propositions, beaucoup concernent les cuisines : avoir des chefs étoilés qui deviennent ambassadeurs de la bio, avoir des formations BEP CAP cuisine plus concernées par la bio, etc. Ces mesures sont, selon elle, nécessaires pour pouvoir atteindre les objectifs de la Loi climat et résilience. Celle-ci impose que l’ensemble de la restauration collective publique et privée propose 50 % de produits de qualité dont 20 % de bio.
« Aujourd’hui, on est seulement à 6 %. Il y a une belle marge de progrès », préfère-t-elle sourire. Elle plaide d’ailleurs pour aider les maires des petites communes qui n’ont pas forcément les formations, locaux et réseaux d’agriculteurs. « Ce sera un levier extrêmement important car économique mais aussi de sensibilisation pour les jeunes », s’enthousiasme Suzanne Gorge.
D’ailleurs, elle propose aussi de mettre en place des associations pour le maintien d’une agriculture paysanne (Amap) dans les mairies et les maisons France Service. « Cela permettrait de toucher des gens qui sont moins sensibilisés sur ces questions », note-t-elle.