En 2021, James Boillée, ancien professeur d’auto-école, rejoint l’équipe de la Mission locale de Sélestat, dans le Bas-Rhin. Il y organise des sessions de révision du Code de la route pour des jeunes souffrant de handicaps comme l’autisme, les troubles “dys” ou le retard mental.
En juin 2023, la structure reçoit un agrément pour créer sa propre auto-école solidaire. “L’objectif est de permettre à ces jeunes d’accéder gratuitement à des cours de code et de conduite. Nous leur proposons une pédagogie sur-mesure, adaptée à leurs spécificités et à leurs besoins afin de maximiser leurs chances de réussite”, explique Maxime Staerck, directeur adjoint de la Mission locale de Sélestat.
Une auto-école gratuite
En France, il existe 436 Missions locales. Leur rôle est d’accompagner les jeunes de 16 à 25 ans vers une insertion sociale et professionnelle. Des conseillers épaulent les bénéficiaires pour créer leur CV, dénicher une formation et même passer le permis de conduire.
“Leila Soufi, présidente de la Mission locale de Sélestat, a répondu à un appel à projet lancé par l’État, qui avait identifié la problématique de l’accès à la mobilité pour les jeunes souffrant de handicaps cognitifs ou neurodéveloppementaux. Une partie du financement de notre auto-école est donc prise en charge par l’État. Une autre partie provient des fonds propres de la Mission locale de Sélestat. Notre structure est financée jusqu’en 2024, l’idée est ensuite de pérenniser ce projet”, précise Maxime Staerck.
James, moniteur d’auto-école, est formé à la sophrologie
Dans cette auto-école solidaire, il y a deux groupes. Le premier est composé d’élèves en situation de handicap. Le second groupe est pour des élèves qui n’ont pas de problèmes cognitifs ou neurodéveloppementaux, mais qui ont besoin d’un accompagnement spécialisé, comme pour la gestion du stress par exemple. “La sophrologie est particulièrement pertinente auprès des élèves qui n’arrivent pas à gérer leur stress au moment de l’apprentissage de la conduite ou du passage à l’examen”, souligne James, le moniteur d’auto-école.
Pour accéder à cet accompagnement spécifique, il y a deux conditions. Dans un premier temps, les jeunes de la Mission locale doivent passer un entretien de motivation. Dans un deuxième temps, ils doivent présenter un projet professionnel ou de formation dans lequel la mobilité est clé.