4,8 millions de tonnes. C’est la quantité de plastique généré chaque année en France, relève le site de l’Ademe, l’Agence pour la transition écologique. Cela représente 70 kg par habitant. Ce matériau dérivé du pétrole, présent dans notre quotidien, est aussi l’une des causes de pollution de l’environnement. Alors, depuis quelques années, des alternatives ont émergé pour la limiter.
Justement, Algopack, une entreprise bretonne installée depuis 10 ans à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), a pour objectif de remplacer entièrement ou partiellement le plastique par des algues. Elle fournit ainsi cette matière à des professionnels de la plasturgie et des industries qui utilisent du plastique comme l’automobile, le mobilier, les jouets… Elle fabrique par ailleurs des gobelets et des palettes recyclables.
Une solution face au plastique issu du pétrole
Cette plante végétale a des avantages : « Grâce à sa texture, elle a un pouvoir retardant à la flamme. Elle donne une coloration naturelle, soit colorée, soit marbrée. On utilise des macroalgues brunes parce qu’elles sont plus fibreuses que les algues vertes composées à presque 98% d’eau. Ce qui nous intéresse chez les laminaires bretonnes ou les sargasses, c’est d’avoir plus de consistance et moins d’eau à extraire », explique David Coti, président d’Algopack.
Une fois les algues récoltées, elles sont séchées puis réduites en poudre. Pour une tonne de poudre, il faut 10 tonnes d’algues. Celle-ci sert ensuite de base pour fabriquer des granules qui seront transformés en produit final. En fonction des besoins, les algues peuvent être utilisées seules ou incorporées à des granules de plastique recyclé pour notamment apporter une part biosourcée. Mais la limite des matériaux d’Algopack est qu’ils s’adaptent uniquement à la création de produits consistants. Si le matériau final est fin, il risque en effet de se briser.
Par ailleurs, Algopack a été créée avec un double enjeu écologique. « D’un côté, on a voulu trouver une solution au plastique issu du pétrole ainsi que pour le recyclage, explique David Cotti. De l’autre, une revalorisation des pollutions des sargasses qui sévissent dans toute la zone des Caraïbes. »