Devenir agriculteur bio “est certainement le meilleur choix de vie”, s’enthousiasme Philippe Camburet. “C’est s’emparer de la transition alimentaire et agricole et endosser un rôle d’acteur et pas seulement de spectateur”, ajoute le président de la Fédération nationale de l’agriculture biologique (Fnab). Mais selon les régions, ce n’est pas aussi simple…
La Fnab a d’ailleurs regardé dans quelles régions il était meilleur de s’installer en bio. “On a déjà noté des régions qui attribuent des bonifications dans les dotations jeunes agriculteurs”, précise-t-il. Selon la région, les différences de traitement peuvent être importantes. En effet, certaines régions mélangent des aides pour la bio et le controversé label Haute valeur environnementale (HVE).
Lancer un défi bio compatible aux régions
Si aucune région n’est parfaite, la Nouvelle-Aquitaine et le Centre-Val de Loire sont des bonnes élèves pour la bio. Elles “priorisent les projets bio par rapport à ceux classiques, cela traduit une ambition politique”. À l’inverse, la Bretagne, la Normandie et le Grand Est font partie des moins enthousiastes sur le sujet. Faire ce classement, c’est une “occasion de [leur] lancer un défi”, sourit-il.
Car ces aides sont précieuses pour les agriculteurs alors que “les forces vives de l’agriculture de demain ne viendront pas du milieu agricole”, analyse-t-il. Or 200 000 fermes doivent changer de main d’ici quatre ans.
Ces coups de pouce des régions peuvent donc faire la différence au moment de s’installer en bio. L’absence de ces aides sera nécessairement un frein, se rajoutant à la disparition des aides à la conversion et au maintien. Un pari sur l’avenir à réussir pour avoir une agriculture bio “locale et sociale, plutôt qu’industrielle et internationale” pour laquelle il plaide.