Ce n’est pas tous les jours qu’ils travaillent ensemble. La tribune “Nous ne pourrons plus dire que nous ne savions pas” réunit 80 organisations. On y retrouve des associations de consommateurs (UFC Que Choisir), de victimes de pesticides (Avenir Santé Environnement). Il y a aussi des entreprises (Léa Nature), des ONG (Greenpeace) ou des syndicats d’agriculteurs (Confédération Paysanne). La tribune a été lancée et coordonnée par Avenir Santé Environnement et Stop Aux Cancers De Nos Enfants. Publiée le 20 septembre, elle porte un message fort : sortir des pesticides de synthèse.
“C’est une alerte massive, appelle Sylvie Nony, signataire également avec son association Alerte Pesticides Haute-Gironde. Cette tribune constate qu’il y a une pollution totale de l’eau, de l’air, du sol avec des impacts considérables sur l’environnement et la santé.”
Faisable
Les organisations demandent ainsi une sortie des pesticides d’ici cinq ans. Elles souhaitent l’application d’un principe de précaution contre toutes les molécules classées CMR (cancérogène, mutagène, reprotoxique), les néonicotinoïdes et les perturbateurs endocriniens. Elles proposent une amélioration dans la protection des captages d’eau, tout comme celle des lieux de vie. L’objectif est simple : donner accès à un environnement sain.
Faisable ? Évidemment, répond Sylvie Nony : “Arrêter les pesticides, 20% des agriculteurs environ le font. La politique agricole commune doit aller vers les petits paysans bio et sans intrants. Il faut réorienter l’agriculture.”
Les signataires de la tribune plaident pour “aider les porteurs de projets vertueux à s’installer et faire en sorte qu’ils puissent gagner leur vie sans dépendre des pesticides et sans mettre en péril leur santé”. Ils se réjouissent que “de plus en plus nombreux sont les agriculteurs acteurs de la transition agroécologique qui réussissent et se félicitent du cap qu’ils ont choisi”.