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Mobilités

À Vélo Sophie oxygène la mobilité en entreprise

Sophie de Sagazan aide les entreprises et les collectivités à opérer leur transition écologique grâce au vélo. Comme elle, de plus en plus de professionnels se forment à accompagner l'essor de ces nouveaux usages.
© A vélo Sophie
Journaliste

Sophie de Sagazan a opéré une reconversion il y a deux ans. Parce qu’elle est amoureuse de la bicyclette depuis toujours et de son territoire, la Charente-Maritime, “ultra cyclable, varié et très amusant à visiter à vélo”, dépeint-elle. Mais aussi parce qu’avec des amis, elle avait créé l’association Vélodicette, séjours pour cyclo-curieux, elle a eu l’envie d’aller plus loin. “Et si je professionnalisais ma démarche pour être encore plus actrice de mon territoire ?” se demande-t-elle un jour. Un questionnement arrivé à point nommé, en plein boom de la pratique du vélo en France.

C’est ainsi qu’elle obtient un BP JEPS (Brevet professionnel de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport) activités du cyclisme, qui lui permet d’encadrer des groupes sur tous types de vélo, et crée À Vélo Sophie. Il existe aussi désormais des CQP (Certificats de qualification professionnelle) ou des cursus qui permettent de former les bénévoles d’association qui vont ensuite pouvoir développer cette mobilité dans les écoles ou les clubs locaux. Ce milieu très dynamique évolue en permanence. “Quand on pense vélo, on pense surtout qu’on va former des techniciens. Mais il est également nécessaire de former des professionnels pour accompagner ce développement”, explique-t-elle.

Des programmes incitatifs

Le fil rouge, ce sont les programmes nationaux, comme le “savoir rouler à vélo”, porté par le dispositif “génération vélo”, lui-même encadré par la Fédération des usagers des transports. Il existe un panel de programmes, de financements, “tout s’organise pour aller dans le bon sens”. Le “savoir rouler à vélo”, par exemple, c’est toute une génération, celle des 6/11 ans, qui est obligatoirement formée à la pratique du vélo et à sa réglementation à l’école, au même titre que le “savoir nager”.

Si les incitations gouvernementales pour aller vers une transition énergétique sont nombreuses – notamment via l’aide au financement de flottes de vélo pour les collaborateurs dans les entreprises et collectivités -, la création de locaux pour les garer, d’espaces pour se doucher ou faire sécher ses affaires, de matériel pour réparer, il manque des professionnels pour accompagner sur le terrain. C’est là qu’intervient Sophie de Sagazan auprès des collectivités et entreprises qui souhaitent asseoir leur transition environnementale. 

Elle officie en salle, avec des ateliers sur la réglementation, mais aussi sur le terrain lors de balades “au-delà du guidon”, où elle mène des équipes d’une dizaine de personnes, à vélo bien sûr, à la rencontre d’acteurs locaux, en saupoudrant d’apprentissage “maniabilité vélo” de façon ludique, via des parcours, slaloms, franchissements et la connaissance des infrastructures, pour mieux partager l’espace.

C’est par l’immersion que se crée l’envie de répéter l’expérience, et c’est ainsi que l’on change de comportement. “En plus, on en parle le soir dans sa famille, entre collègues, avec des copains dans d’autres entreprises, on propage l’idée et on réalise que c’est possible, que l’usage du vélo peut se faire de manière plus large”. Ces arguments ont déjà conquis Sophie de Sagazan depuis longtemps.

“Les avantages à la pratique du vélo sont multiples. Déjà, il apporte un immense sentiment de liberté. Même un enfant sera absolument ravi d’être transporté à vélo, dans un siège bébé, même s’il est encore dépendant de ses parents. Il est acteur et non pas passif à l’arrière. Il voit ce qu’il se passe autour de lui. Il y a des interactions avec autres usagers, c’est très amusant !” On a également la liberté de pouvoir s’arrêter si l’on croise quelqu’un que l’on connaît, parce qu’on veut faire une course, sans avoir besoin de chercher une place de stationnement, ou si on a envie de changer d’itinéraire parce qu’il fait beau.

Plus sereins et productifs

Une pratique très positive pour la santé psychologique également. “C’est prouvé, les collaborateurs qui se rendent au travail à vélo sont beaucoup plus sereins et plus productifs”, précise Sophie de Sagazan. Bon pour le physique aussi, lorsque l’on sait qu’il est nécessaire de pratiquer 30 minutes d’activité physique chaque jour, jeune ou moins jeune, pour se maintenir en bonne santé.

C’est aussi bon pour notre planète. “Si nous oxygénons nos moyens de déplacement, nous arriverons peut-être en 2050 à une neutralité carbone. Elle ne peut être atteignable que si nous nous mettons à tous adopter des mobilités douces. On ne parle pas ici que de vélo, mais d’intermodalité, avec le covoiturage, les transports en commun, ou encore le train. C’est tout ceci qui nous y amènera un jour.” Et c’est évidemment bon pour notre porte-monnaie. Que demander de plus pour nous inciter à prendre notre vélo ? 

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