L’idée est née au Danemark en 2012. Tout commence avec Ole Kassow, citoyen et cycliste passionné, qui loue un vélo triporteur pour proposer une balade à vélo à une personne âgée rencontrée à Copenhague. Très vite, c’est l’effet boule de neige. Il se met à sortir les résidents d’une maison de retraite de son quartier. Puis, « cela a inspiré de nombreuses personnes à Copenhague », rapporte-t-il.
À vélo sans âge est ainsi née. L’association a depuis fait des petits. Trois ans plus tard, 300 sites et 2000 pilotes bénévoles avaient vu le jour au Danemark et en Norvège. L’association est aujourd’hui représentée dans 52 pays sur les cinq continents. A vélo sans âge est implantée en France depuis 2015 et compte désormais près de cinquante antennes. Son slogan : Le droit au vent dans les cheveux.
Le bonheur d’être dehors à vélo
Le concept consiste à proposer aux seniors des balades en triporteurs conduits par des bénévoles de l’association. L’idée ? Aider les personnes âgées à sortir de chez elles pour profiter du grand air et continuer à avoir des liens sociaux intergénérationnels. Objectif également : « les rendre plus visibles », témoigne Pascal Derache, co-responsable de l’antenne bordelaise. « Mais si tout démarre avec le vélo qui est un gros investissement, il faut ensuite l’oublier », confie-t-il.
« D’ailleurs, il s’oublie lui-même. Une fois que l’on se promène, c’est tout ce qui se passe autour qui est le plus important. Les personnes ressentent et expriment le bonheur d’être dehors, d’avoir des contacts. Elles ont le sourire. Souvent, pendant la sortie, une métamorphose se produit », confie-t-il. Renée, 90 ans, est ainsi ravie. « C’est magnifique », a-t-elle lâchée à plusieurs reprises, en promenade dans le parc de Bourran, à Mérignac, près de Bordeaux.
Les créations d’antennes se multiplient
Mais si les personnes âgées sont conquises, les bénévoles le sont aussi. Alexis, 32 ans, s’investit dans l’association depuis deux ans. « C’est une pause par rapport à mon travail. Je suis web designer donc toujours devant un ordinateur. Ce qui me plaît, c’est de faire une sortie avec des personnes que je n’ai pas forcément l’habitude de voir, de promener ma grand-mère en Ephad également. »
À Bordeaux, une antenne a été créée en 2018. Elle propose des sorties dans trois Ephad et une résidence autonomie. Le concept plaît. Au-delà de se développer dans la métropole, deux projets sont en cours à Arcachon et Arès, en Gironde. « Tous les établissements aimeraient voir leurs résidents sortir en triporteur. Nous sommes dans cette phase-là », reconnaît Pascal Derache.