À Paris, il existe un lieu où l’on peut se sentir soi et, qu’importe son genre ou son orientation sexuelle. Un lieu sans aucun jugement, ouvert sur les autres et donc, par extension, sur le monde. Cet endroit très précieux est la librairie Les Mots à la bouche. Située au 37 Rue Saint-Ambroise, dans le XI e arrondissement de Paris, cette librairie à la devanture bleue est spécialisée dans les thèmes LGBT+ (Lesbien, gay, bi, trans).
Ce jour-là, Nicolas nous reçoit. Ce libraire passionné est d’abord passé par la petite porte : avant d’y travailler, il était déjà un grand lecteur et client de cette librairie. Ici, Nicolas a trouvé sa mission : conseiller, aiguiller et « apaiser l’enfant qu’il a été » en aidant chaque personne qui traverserait cette porte.
Dans cette librairie spécialisée, on retrouve les thématiques présentes dans n’importe quelle autre : histoire, sciences sociales, cinéma, musique. En revanche, celles-ci sont davantage axées sur les sujets LGBT+ et les auteurs mis en avant appartiennent très souvent à la communauté. Et comme ici, on ne met jamais personne à la porte, vous pouvez également retrouver les sorties généralistes.
Notre avis sur le livre inspirant de Corentin : “En finir avec Eddy Bellegueule”, d’Edouard Louis
“En finir avec Eddy Bellegueule”, paru aux éditions du Seuil en 2014, est le premier roman d’Édouard Louis. Dans cette autofiction, l’auteur revient sur son passé en Picardie, entre misère sociale et misère intellectuelle. Les pages sont des réminiscences des violences subies par ce petit garçon jugé « trop efféminé » par ses proches. L’homophobie y règne en maître, tout comme le racisme et le machisme.
“En finir avec Eddy Bellegueule” pourrait être un volume des Rougon-Macquart, pourtant c’est bien la vie d’Édouard Louis qui se dessine entre ces lignes.
Sa transformation, elle, passe nécessairement par l’exode rurale et donc l’arrivée à Paris. Malgré la dureté des scènes décrites – coups et insultes en tout genre -, c’est ce livre qui a changé quelque chose chez Corentin, l’a inspiré. Lui aussi a grandi à la campagne, lui aussi a subi les railleries, le sentiment de rejet et de différence. C’est en lisant des mots qui semblaient parler de lui, comme le ferait une autobiographie, que Corentin a enfin pu se sentir apaisé. Non, il n’était pas seul et il ne le sera jamais.
La librairie : Les mots à la bouche, 37 Rue Saint-Ambroise, 75011 Paris.
Le livre inspirant de Corentin : “En finir avec Eddy Bellegueule”, éditions du Seuil, Edouard Louis.