En 1998, Pierre Louault était maire de Chédigny. Il avait décidé d’aller passer quelques jours dans la Drôme, à Grignan. Là, le grand rosiériste André Ève avait planté plus de 400 rosiers pour embellir les rues et améliorer le cadre de vie des habitants.
Passionné de botanique, Pierre Louault décida de faire pareil dans sa commune. Avec l’aide du même André Ève, il a alors fait aménager les trottoirs de son village en plantant les premiers rosiers grimpants.
Chantier providentiel
Trois ans plus tard, un énorme chantier coupa le village pendant six mois. Les véhicules devaient le contourner. Plus aucune voiture dans les rues. Et les habitants trouvaient ça très bien ! Alors, au moment de remettre du goudron, la décision tombe : la déviation deviendrait une petite rocade et les rues resteraient quasiment vierges de circulation.
Mais la réflexion fut poussée plus loin. Les trottoirs ont été supprimés et les plantations (de rosiers, mais aussi de vivaces, de bulbes et de graminées) se sont intensifiées. Tant est si bien qu’en 2013, Chédigny obtiendra le label de jardin remarquable, ce qui est unique en France pour une commune.
Des roses et bien plus que ça…
Depuis 2006, chaque dernier week-end du mois de mai, le village organise le Festival des roses. Cette année, il aura lieu les 28 et 29 mai et attirera, comme toujours, de nombreux touristes mais aussi de vrais amateurs de jardin.
Aujourd’hui, avec plus de 800 rosiers et près de 300 variétés, Chédigny est un véritable sanctuaire de la biodiversité végétale. La période des roses, de la mi-mai à la mi-juin, est évidemment incontournable mais le village se visite toute l’année ! Notamment car, en 2016, le village a entrepris de restaurer le presbytère du XVIIe siècle et ses jardins de plus de 1 500 m2. Pour cela, il a fait appel à des pros.
Le journaliste Philippe Ferret, spécialiste des jardins, l’a dessiné. Denis Retournard, ancien responsable des collections fruitières du Jardin du Luxembourg à Paris, a géré la plantation des arbres fruitiers. Quant à Xavier Mathias, maraîcher bio à… Chédigny – mais aussi enseignant au potager du Roy de Versailles et à l’école du Breuil –, il s’est occupé du potager. Et prépare actuellement un livre qui retracera et expliquera cette magnifique aventure patrimoniale.