C’est la 39ᵉ édition d’un événement qui attire aussi bien les grands que les petits : le salon du livre et de la presse jeunesse en Seine-Saint-Denis. Il a lieu du 29 novembre au 4 décembre à Montreuil avec de nombreux temps forts, notamment les Pépites et La Grande Ourse, les prix littéraires du salon. Il y aura également la 1ʳᵉ édition de « Toccata, la Seine-Saint-Denis en poésie », avec la poétesse belge Lisette Lombé. Sylvie Vassalo est la directrice de ce salon, qui est devenu une référence dans l’hexagone, depuis 2001. AirZen Radio s’est entretenue avec elle.
Pourriez-vous présenter ce salon qui est devenu incontournable ?
Ce salon du livre jeunesse est aujourd’hui le plus grand événement littéraire pour les enfants et les jeunes en Europe. Donc ce n’est pas rien. Il s’agit aussi, en Île-de-France, du plus grand événement culturel pour le jeune public. On reçoit 180 000 visiteurs dont des dizaines de milliers d’enfants. C’est toujours un grand moment pour fêter le livre, la lecture et la littérature.
Comment pouvez-vous expliquer qu’il soit devenu un événement de référence ?
Je crois que c’est surtout parce qu’il appartient à tout le monde. Il appartient aux auteurs qui sont, en France, très qualitatifs en matière de littérature, de jeunesse. Il appartient aussi aux éditeurs en leur permettant de montrer tout ce qu’ils publient en une année. Il est pour les libraires et les bibliothécaires qui défendent passionnément la littérature jeunesse au quotidien. Et enfin, on constate que les enfants aiment s’y retrouver. Le salon constitue un rendez-vous important à la veille de Noël. On a en France une édition et une littérature jeunesse particulièrement créatives et reconnues. Il y a donc un support culturel important, qu’on est heureux de pouvoir fêter ensemble.
D’ailleurs les auteurs présents seront nombreux et ils viennent de partout…
Oui, ils viennent de partout. Ils viennent même parfois d’autres territoires que celui national. Ils vont être à peu près 2 000 à dédicacer des livres. Et les 280 auteurs, qu’on appelle « Au programme », sont ceux qui vont rencontrer directement des enfants ou des jeunes, dans des salles dédiées. Cela va donner lieu à 400 rencontres environ. C’est vraiment une ébullition culturelle importante.
Et cette année, pour cette 39ᵉ édition, vous avez choisi comme thématique la tectonique des corps. Pourquoi ?
Parce que le corps, quand on est enfant, est quelque chose d’important. Dans un laps de temps qui est court, en une vingtaine d’années, on passe de tout bébé à jeune adulte. Des métamorphoses en chaîne s’opèrent. Des questions existentielles très importantes se posent alors : sur le corps, sur le sexe, sur le genre. Il nous a semblé important de se demander comment la littérature jeunesse accompagnait ces transformations. Surtout dans un moment où la question du corps et du genre est un enjeu pour cette jeune génération, peut être encore plus que pour d’autres. On y aborde d’autres sujets comme les questions de harcèlement sexuel à l’école. La littérature de jeunesse est donc un endroit où l’on parle de la vie aux enfants et avec les enfants. Nous avons utilisé ce terme de tectonique pour dire que ce mouvement-là n’est pas toujours doux, mais qu’il est important.
Est-ce que vous allez prévoir un événement autour de cette thématique ?
Oui, il y a énormément de choses prévues et particulièrement une exposition qui s’appelle « La tectonique des corps », avec quatre illustrateurs qui, chacun à leur façon, déconstruisent les stéréotypes de corps et de genre. C’est une exposition immersive et interactive. C’est-à-dire que ce ne sont pas seulement des images à regarder. On va pouvoir bouger ces dernières avec son corps, jouer avec, etc. Et puis les 280 auteurs invités au programme, vont tous aborder cette thématique d’une manière ou d’une autre, par des lectures spectaculaires, des lectures musicales, des lectures, des cinés. En outre, il y aura des rencontres et des discussions tout en simplicité.
J’ai noté qu’il y aura la venue de spécialistes du monde l’enfant, vous allez organiser plusieurs conférences ?
Il y aura des historiens, des psychiatres et des sociologues qui aborderont cette question et aussi des associations qui travaillent contre les violences faites aux enfants. Puisque évidemment, sur un sujet de ce type, on ne pouvait pas passer à côté du fait qu’aujourd’hui cette question des violences faites aux enfants est importante. Et donc on pourra en débattre avec eux aussi, avec des associations.
Pour terminer Sylvie Vassalo, est-ce que vous auriez un dernier message ?
En fait, j’ai surtout envie d’inviter tout le monde à venir nous retrouver ici à Montreuil. Mais si jamais cela ne vous est pas possible, vous pouvez bénéficier du salon en distanciel. Tous les soirs, de 17 h à 20 h, il y a un décrochage télé, « la télé du Salon », où vous allez retrouver dans des émissions littéraires et dans des séries les auteurs invités. Puis avant et après le salon slpj.tv, vous pouvez aussi accéder à tout ce qui a été créé les autres années, autour de la littérature de jeunesse. Donc voilà, même si vous êtes loin, vous pouvez profiter du salon.
Tarifs : entrée gratuite pour tous les publics les mercredi 29 novembre, jeudi 30 novembre et vendredi 1ᵉʳ décembre. Présentation du billet obligatoire, samedi 2, dimanche 3 et lundi 4 décembre. Entrée payante pour les plus de 18 ans. Gratuite, sous certaines conditions, se référencer au site du salon du livre et de la presse jeunesse.